Optimisme pour les affaires en Europe

Europe optimisme

L’Europe a constitué un souci pour les investisseurs au cours des dernières années. Plus récemment, cependant, cette inquiétude s’est muée en espoir. Comme les commerçants et les investisseurs ont réagi, les marchés européens des actions et les entreprises se portent bien, certains segments dépassant même leurs homologues internationaux. Cela a également stimulé les prix des actifs sur l’ensemble du continent alors que les preuves d’une reprise mondiale plus forte s’accumulent.

Des ténèbres à la lumière

Jusqu’à tout récemment, c’était comme s’il n’y avait pas de fin à la liste des déboires de l’Europe. Les économies du continent semblaient incapables de se libérer de la menace de déflation. Le système bancaire est resté une source de préoccupation avec ses retombées négatives potentielles sur l’économie.

Le Brexit a cristallisé les défis du projet européen, de même que la course à l’indépendance de la Catalogne et la montée des partis politiques marginaux dans certains pays. Des niveaux alarmants de chômage des jeunes en France, en Grèce et en Italie, pour n’en nommer que quelques-uns, risquaient l’aliénation sociale et une génération marginalisée, sinon perdue.

La migration, l’affirmation de la Russie et l’agitation de certains membres de l’Est de l’UE ont accentué les pressions auxquelles l’Europe est confrontée, poussant la Banque centrale européenne à maintenir des taux directeurs négatifs et à acheter des actifs à grande échelle. Bref, c’était un assortiment d’inquiétudes économiques, financières, institutionnelles, politiques et sociales qui ont grandement miné le climat des affaires sur le vieux continent.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la croissance annuelle du PIB de la région devrait dépasser 2% pour deux années successives (2017-2018), ce qui devrait permettre une nouvelle baisse du chômage. Certains facteurs, tels que la croissance de l’emploi et les commandes manufacturières, connaissent actuellement une expansion à des taux qui n’ont pas été observés depuis 17 ans.

Des signes d’espoir

La faiblesse des conditions financières régionales a été accentuée par la réduction des écarts de risque sur les obligations souveraines et de sociétés, mais les inquiétudes politiques sur la fragmentation ont été contrées par l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence française, l’imposante majorité de son parti à l’Assemblée nationale et la probabilité qu’Angela Merkel puisse obtenir une coalition gouvernementale en Allemagne.

En effet, la possibilité d’un partenariat Macron-Merkel, qui complète la capacité économique de l’Allemagne à diriger l’Europe avec l’inclination naturelle de la France à jouer un rôle de leader, et son plus grand confort malgré une économie structurellement faible, ouvre la voie à des avancées politiques au niveau régional.

Anticipant la poursuite de tout cela, les investisseurs ont augmenté leurs allocations de portefeuille. L’amélioration de la performance économique signifie également que les quatre plus grandes régions économiques du monde l’UE, les États-Unis, la Chine et le Japon connaissent une croissance plus saine en même temps, ce qui stimule les actifs financiers en Europe.

Des chefs d’entreprise très optimistes

La confiance se renforce parmi les chefs d’entreprise européens et l’incertitude diminue. Les perspectives s’améliorent pour la croissance des revenus, l’embauche et les dépenses en capital. Les directeurs financiers de la zone euro sont de plus en enthousiastes. Les chefs d’entreprise de toute l’Europe sont plus optimistes qu’ils ne l’étaient il y a six mois et les perspectives de croissance des revenus, d’embauche et de dépenses en capital s’améliorent, selon la dernière enquête européenne du cabinet Deloitte

L’optimisme et les attentes de revenus s’améliorent. Ainsi 43% des directeurs financiers se disent plus optimistes quant aux perspectives de leur entreprise qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, contre 38% dans une enquête précédente. Seulement 11% se disent moins optimistes, contre 13%. Environ 70% des directeurs financiers sont convaincus que leur entreprise augmentera ses revenus au cours des 12 prochains mois.

Un climat des affaires en nette amélioration

L’optimisme en Europe a bondi à 67 (sur une échelle de 0 à 100) au dernier trimestre 2017, le plus haut niveau depuis une douzaine d’années. Les dépenses en capital devraient augmenter de 4,8% en 2018, et l’emploi médian devrait augmenter de 1%. Pour le deuxième trimestre consécutif, et seulement la deuxième fois, la principale préoccupation des directeurs financiers européens est d’attirer et de retenir des employés qualifiés, suivis par les exigences réglementaires, les politiques gouvernementales et la sécurité des données.

Près de 60% des entreprises européennes affirment que le rythme du changement et de l’innovation s’est accéléré au cours des trois dernières années. Parmi ces entreprises, les trois quarts indiquent avoir augmenté leurs dépenses en immobilisations et près des deux tiers ont accru leurs dépenses de recherche et développement (RD). Cinquante-cinq pour cent des entrepreneurs européens disent que leurs entreprises se concentrent davantage sur les premières années de l’horizon de planification en raison du rythme rapide de l’innovation.

Les défis à relever

Pour que les espoirs se transforment en réalités durables et que la performance des investissements soit durable, les gouvernements européens doivent s’inspirer du jeu américain et commencer à se concentrer davantage sur les réformes économiques et pas seulement au niveau national mais aussi régional.

L’Europe doit suivre les États-Unis dans la poursuite de mesures visant à promouvoir une croissance plus élevée et plus inclusive. Les réformes du marché du travail et de la compétitivité sont essentielles, de même qu’une politique budgétaire plus équilibrée, les pays les plus forts adoptant des mesures plus stimulantes.

Les poches persistantes de surendettement, telles que la dette souveraine de la Grèce, doivent être restructurées afin d’encourager les nouveaux capitaux à s’engager dans des activités productives. Et, au niveau régional, l’union monétaire doit s’accompagner d’une union bancaire plus complète et d’une plus grande coordination fiscale.

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