Le marché de l’occasion, une opportunité pour les marques

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Nous assistons ces dernières années à un boom sur le marché de l’occasion. Avec la multiplication des plateformes dédiées aux articles d’occasion, nombreuses sont les marques qui s’inquiètent. Mais, le marché de l’occasion est-il une véritable menace pour les marques ? Non. Bien au contraire, une panoplie de marques articule désormais son business model autour de ce marché si longtemps redouté.

Un marché en pleine expansion

Avec l’avènement du numérique, on voit une évolution des habitudes de consommation. La relation top-down entre commerçants et clients fait peu à peu place à un modèle peer-to-peer où tout le monde est à la fois client et vendeur. Boosté par les questions environnementales, le marché de l’occasion connait une croissance fulgurante avec la multiplication des plateformes de mise en relation.

Un exemple bien connu de ce type de sites est Leboncoin.fr qui attire à lui seul 26,1 millions de visiteurs uniques par mois. Ce site, qui est également le 4ème site web le plus visité de l’hexagone, génère à lui seul un chiffre d’affaires estimé à 214 millions d’euros.

Un autre exemple est celui de Vinted, la plateforme spécialisée dans la mode d’occasion. En l’espace d’une année, ce site a vu son trafic doubler et la plateforme peut désormais s’enorgueillir de plus de 20 millions d’utilisateurs à travers la planète.

Autrefois confiné aux classes les plus défavorisées de la société, l’occasion intéresse désormais toutes les couches socioprofessionnelles. Acheter des articles de seconde main n’est plus frappé du cachet de la pauvreté et de la honte, mais s’avère plutôt tendance. On a même vu émerger des sites d’occasion dédiés aux articles de luxe, à l’instar de Vestiaire Collective et d’Instant luxe.

Des consommateurs avec de nouvelles exigences

Les attentes des consommateurs ont significativement évolué ces dernières années. Les grandes marques d’autrefois sont suspectées de manquer d’éthique, en particulier par les jeunes. La jeunesse a aujourd’hui tendance à privilégier les enseignes qui sont en phase avec les valeurs morales qu’ils défendent. Les prix et la qualité ne sont plus désormais les critères de choix privilégiés. Des aspects comme le respect des normes environnementales et l’équité commerciale sont passés à la loupe par les consommateurs qui se sentent responsables des achats qu’ils effectuent. De ce fait, proposer une seconde vie aux articles qu’on commercialise peut faire la différence entre un produit qui cartonne et un autre qui fait plouf.

Cette prise de conscience des consommateurs se traduit par une montée en puissance de l’économie circulaire et en particulier du commerce des produits de seconde main. Cette progression du marché de l’occasion est telle que des experts affirment que cela pourrait porter un coup fatal aux marques de fast fashion. Selon un rapport paru en 2018, 44 millions d’Américaines, soit un tiers de la population féminine, auraient acheté des vêtements d’occasion en 2017. Dans l’hexagone, ce chiffre monte à 43%. Selon ce même rapport, le taux de croissance de la mode d’occasion serait 24 fois plus important que celui de la mode classique. De nos jours, une garde robe typique comprend aussi bien des vêtements achetés neufs que des vêtements d’occasion.

Une opportunité à saisir pour les marques

Au premier coup d’œil, on pourrait penser qu’il y a péril en la matière pour les marques, jusqu’ici habituées à ne commercialiser que du neuf. Pourtant à y regarder de près, les choses ne sont pas si sombres. Le péril est plutôt du côté des marques qui se voilent la face en croyant abusivement qu’il s’agit d’une tendance passagère. En réalité, les consommateurs s’attendent, de plus en plus, à ce que les marques soient plus éco-responsables. Le consumérisme, qui consiste à acheter un article neuf et à le remiser à casse, une année plus tard, est très dommageable pour l’environnement.

Des appareils comme les réfrigérateurs peuvent servir plus de 5 ans, alors qu’on s’en débarrasse après quelques mois d’utilisation. Les marques étant suspectées de privilégier leur portefeuille au détriment de l’environnement et du réchauffement climatique, gérer soi-même la seconde vie des produits qu’on confectionne peut faire la différence aux yeux de cette nouvelle catégorie de consommateurs. Ils sont nombreux les fabricants de réfrigérateurs qui garantissent à leurs acheteurs que le produit qu’ils achètent aura une seconde vie. Ces marques supervisent notamment l’expédition de réfrigérateurs d’occasion dans des pays du tiers monde où ils peuvent être utilisés durant de nombreuses années évitant ainsi l’émission de gaz à effet de serre liés à la fabrication de produits neufs.

Une aubaine pour les marques

Le marché de l’occasion offre ainsi aux marques une occasion unique de verdir leur image et d’être plus écologiquement responsables aux yeux de leurs consommateurs. Personne ne veut désormais être le complice de méfaits comme la déforestation et la disparition d’espèces animales et végétales. Tous les experts sont formels : le consumérisme nuit gravement à l’environnement. On consomme des quantités phénoménales d’énergie et de ressources rares pour fabriquer des produits qui ne serviront que quelques mois.

Produire des articles qui peuvent être utilisés durant de nombreuses années est une solution au problème. Des articles qui ne tombent pas en lambeaux après quelques mois d’utilisation sont également le signe d’un grand savoir-faire. Ils sont de ce fait éligibles au marché de l’occasion. En promouvant une seconde vie pour les produits qu’elles fabriquent, les marques ne partent pas donc perdantes. Elles investissent dans le futur, car le modèle économique qui prévalait jusqu’ici est à l’agonie. Le nouveau consommateur veut désormais des produits éthiques.

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