Le groupe français Thales, l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la défense et de la sécurité informatique, a annoncé l’achat de la start-up californienne Vormetric pour 400 millions de dollars. Annoncé le 19 octobre, l’acte de rachat sera finalisé lors du premier trimestre 2016. Quelles sont les raisons de cette opération stratégique ?
Thales confirme sa présence dans un secteur d’avenir
Avec le développement du cloud, l’importance toujours croissante de la sécurisation des données et la multiplication des cyberattaques, la cybersécurité est devenue une activité stratégique. Thales, dont le coeur de métier réside dans l’élaboration de systèmes d’armements, de télécommunications aérospatiales et d’algorithmes de décisions, l’a bien compris et s’intéresse de près aux acteurs prometteurs du secteur. L’annonce de l’achat de la société Vormetric s’inscrit dans cette optique. Patrick Caine, qui est à la tête du conglomérat français, précise l’intérêt de l’opération : pour lui, l’objectif est de créer un “leader mondial dans la sécurité des données, proposant des solutions complètes pour protéger les entreprises contre les menaces de cyberattaques.”
Vormetric : un spécialiste de la cybersécurité au grand potentiel
200 employés, un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros : la taille modeste de la start-up de San Jose semble disproportionnée avec le montant de l’offre française (400 millions d’euros). Si Thales daigne à délier les cordons de la bourse et régler une telle somme sans regimber, c’est que le groupe a décelé chez Vormetric un savoir-faire indéniable. En effet, cette société a développé des logiciels de pointe dans la sécurisation des données se trouvant sur un serveur ou dans le cloud. Cette expertise a déjà séduit plus de 1500 clients dans le monde, dont plus de la moitié des 30 plus imposantes entreprises américaines. En acquérant Vormetric, Thales prend donc possession d’une des sociétés les plus en pointe dans le secteur de la cybersécurité, un marché qui ne connait pas la crise : sa croissance mondiale est estimée à plus de 11% par an.
Un rachat qui vise à compléter l’offre de Thales dans le domaine
L’achat de Vormetric ne constitue pas le premier pas de Thales dans le secteur de la cybersécurité. En effet, le groupe français dispose d’ores et déjà de solutions qui le plaçant parmi les leaders du marché. 5000 de ses employés travaillent dans ce domaine au sein de Thales e-Security, qui protège déjà les données de 19 des 20 plus grandes banques mondiales. Aujourd’hui, près de 45% du chiffre d’affaires de Thales provient de ses activités dans la cybersécurité ; en rachetant Vormetric, le groupe français entend donc compléter ses solutions et affermir sa place dans ce secteur. Président de Vormetric, Alan Kessler résume bien la stratégie qui gouverne le rachat de sa société : “ensemble, nous sommes dans une position privilégiée pour offrir des solutions de sécurité (…) et élargir notre clientèle et nos partenariats à l’échelle mondiale.”
En achetant Vormetric, Thales confirme donc sa volonté de devenir un mastodonte mondial de la sécurité. Le groupe français confirme ainsi ses positions outre-atlantique, et étoffe ses solutions sur un marché dont les prévisionnistes sont plus qu’optimistes quant à la bonne tenue de la croissance lors de la prochaine décennie.
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