Retour de la dégressivité du chômage en 2017 ?

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En ce début 2016, les caisses de l’Unedic sont vides. Pire, on parle d’un déficit prévisionnel record de 30 milliards d’euros à la fin de l’année. Au sommet de l’Etat, la solution de la dégressivité des allocations chômage est lancée à un moment où le flot de chômeurs n’arrête pas de gonfler. Certains se demandent si cette mesure serait bien opportune. Que représente cette solution et pourquoi le gouvernement souhaite-t-il la voir instaurer maintenant ? Quelles seraient les conséquences pour les Français et qu’en pensent-ils ?

5 millions de chômeurs inscrits et une courbe désespérément croissante

Les Présidents et les gouvernements passent mais rien ne change sur le front du chômage. Sous l’ancienne présidence Sarkozy, le nombre de chômeurs supplémentaires avait grimpé officiellement de près de 750 000 entre mars 2007 et mai 2012. Thème numéro un de la campagne 2012, force est de constater que le successeur de Nicolas Sarkozy n’a pas fait mieux. Pourtant, François Hollande en a fait une cause nationale. Mieux, il a même conditionné sa participation à l’élection 2017 à une inversion de la courbe des chômeurs. Avec une progression constante et aujourd’hui 5 millions d’inscrits à Pôle Emploi (chômeurs toutes catégories confondues), le système d’indemnisation est pourtant resté le même. Peut-être pour plus très longtemps.

La dégressivité des allocations des chômeurs

Aujourd’hui, un chômeur a le droit de recevoir des allocations pendant une durée de 2 ans s’il a moins de 50 ans. Une année supplémentaire s’il a plus de 50 ans. Il reçoit des indemnités équivalentes à 70% de son dernier salaire net de façon continue pendant 2 ou 3 ans. Le système en vigueur depuis le début des années 2000 est basé sur le principe d’un jour travaillé, un jour indemnisé. Mais la situation a sensiblement changé depuis une quinzaine d’années. Avec plus d’un million et demi de chômeurs en plus, les caisses de l’Unedic ne peuvent plus assurer le financement d’un système devenu inefficace. La diminution des allocations en fonction du temps est une solution qui permettrait d’enrayer le déficit de l’Unedic. Mais d’autres solutions concomitantes sont avancées. La première, la diminution de la durée d’indemnisation. En prenant comme exemple les pratiques en la matière en vigueur dans la plupart des autres pays européens, les partisans de la diminution de la durée d’indemnisation montrent du doigt une exception française fort coûteuse pour la collectivité nationale. Remonter à 55 ans, l’âge au-dessus duquel un chômeur peut percevoir une troisième année d’indemnisation ferait faire une économie de 450 millions à l’Unedic. Enfin, autre piste avancée, le principe, un jour travaillé, 0,9 indemnisé permettrait également d’effectuer des économies importantes.

Quelles conséquences pour les Français ?

La dégressivité des allocations a déjà été expérimentée en France dans les années 90. Sans grands résultats d’après les experts de l’INSEE qui ont même noté un effet négatif de cette mesure sur le retour à l’emploi. Alors pourquoi, ce revirement annoncé aujourd’hui? Les experts notent bien, ces dernières années, une accélération du retour à l’emploi des chômeurs en fin de droits. Il n’en faut pas plus pour que la solution concernant la diminution des allocations en fonction de la durée resurgisse et remotive les partisans de telles mesures d’économie. Certains analystes de la vie économique redoutent cependant que l’application d’une telle mesure n’impacte de plein fouet les plus modestes de nos compatriotes déjà fortement touchés par une pauvreté qui gagne du terrain sur fond de crise économique profonde et durable. Pourtant, d’après les derniers sondages, les Français y seraient majoritairement favorables (près de 6 Français sur 10).

Place maintenant aux négociations entre partenaires sociaux qui démarre le 20 février pour renégocier la convention de l’assurance chômage annulée récemment par le Conseil d’Etat. D’un point de vue strictement comptable, il va pourtant falloir que le MEDEF et les syndicats trouvent une solution. L’avenir du système d’indemnisation des chômeurs français est en jeu ni plus ni moins.

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