Hausse de l’apprentissage en 2015 : n’est-ce qu’un feu de paille ?

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Fer de lance du gouvernement pour relancer l’emploi, l’apprentissage a mis fin à sa chute initiée en 2013, enregistrant en effet une hausse de 2,1% en 2015. Mais que doit-on retenir de ces chiffres ? Quelles ont été les mesures mises en place pour parvenir à cette inversion ? Celle-ci augure-t-elle de bons résultats pour l’avenir ?


Une augmentation réjouissante toutefois entachée d’inégalités de répartition

Suite à des baisses successives de 8% et de 3% en 2013 puis 2014, l’ apprentissage français a connu une hausse de 2,1% en 2015. L’an dernier, c’est 280 052 nouveaux contrats qui ont été signés, soit 5 861 de plus que l’année précédente, portant ainsi le total à 402 900 apprentis fin 2015.
S’il y a de quoi se réjouir de cette augmentation, il est important de souligner quelques inégalités dans la répartition des intéressés. En effet, 66% de la population inscrite dans le dispositif concernaient des hommes, soit près de deux fois la proportion de femmes. Puis, la majorité des apprentis se situait sous la barre des 18 ans (51,7%), contre 30,1% d’âgés entre 18 et 21 ans, quand seulement 18,2% dépassaient les 22 ans. Pour 43% d’entre-eux, le diplôme préparé était un CAP, contre 32% d’apprentis préparant un bac +2, et 23% un bac pro.

Des mesures attractives bien qu’insuffisantes

Ce dispositif de formation étant au cœur de la politique de relance de l’emploi menée par le gouvernement, ce dernier tente depuis 2014 d’encourager la signature de ces contrats à l’aide d’un régime d’aides aux entreprises. Ainsi, dès lors de l’embauche d’un apprenti mineur, les entreprises de moins de 11 salariés se voient attribuer une aide forfaitaire de 4400 euros, les exemptant de fait du salaire de l’apprenti et de toutes cotisations sociales.
Une mesure bénéficiant aux moins de 18 ans, mais qui ne permet en revanche pas aux plus âgés désireux d’accroître leurs chances de se trouver un employeur. Ce, malgré une prime de 1000 euros par contrat, ainsi qu’un crédit d’impôt d’un maximum de 1600 euros accordés la première année aux TPE.

Que peut-on en attendre pour 2016 ?

L’augmentation observée l’année passée ne permet pas de rattraper le retard accumulé depuis 2012, rendant ainsi l’objectif fixé par l’Etat d’un total de 500 000 apprentis d’ici 2017 difficilement atteignable. En témoignent les 2 178 nouveaux apprentis recensés dans la fonction publique, loin des 4 000 souhaités rien que dans la fonction publique d’Etat.
Pas de quoi décourager cependant l’actuel ministre du travail Myriam El Khomri qui annonce que « la politique menée par le gouvernement est efficace » et qui « espère que l’apprentissage continuera sur cette dynamique ».

Si des mesures économiques permettent aujourd’hui au dispositif de progresser, elles semblent toutefois limitées pour parvenir aux objectifs fixés. D’autant que ce cursus souffre encore de l’image de « voie de garage » l’empêchant peut-être d’en convaincre d’avantage.

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