Il ne faut pas crier victoire de suite, mais l’économie française renoue avec la croissance. L’Insee a annoncé vendredi 13 novembre dernier une croissance de l’économie de 0,3% au cours du dernier trimestre. D’ores et déjà, Michel Sapin et Bercy sont assurés de pouvoir tabler sur une croissance du PIB de 1,1% pour 2015, contre 1 % envisagé dans les meilleurs scénarios.
Après quatre années où la santé économique de la France s’apparentait à un encéphalogramme plat, les signaux repassent au vert depuis le début de l’année y compris en terme d’emplois, même si la partie n’est pas encore gagnée sur ce terrain aux vues des résultats annoncés pour le mois d’octobre. Mais des entreprises, malgré la rigidité du cadre social, créent de nouveaux postes et anticipent cette reprise tant attendue.
Augmentation des dépenses de consommations dans les ménages
Deux éléments essentiels expliquent celle-ci. Tout d’abord, les Français ont retrouvé le goût de la dépense. Grâce au prix du pétrole qui reste bas, ils ont pu consommer davantage (+0,3%). Après une rechute au printemps, on enregistre une hausse des biens manufacturés et une accélération des dépenses d’énergie (+1,6%). Les achats automobiles restent stables et les indicateurs sont au vert dans les services avec un petit mieux de +0,2%.
Cette reprise de la consommation des ménages est loin d’être négligeable, car elle représente 55% du produit intérieur brut (PIB).
Les entreprises parient à nouveau sur l’avenir
Autre élément essentiel favorable à la reprise, les entreprises ont retrouvé le chemin de l’investissement. Les productions sont dopées par le cours en chute du pétrole et un euro faible. Ces deux éléments favorisent nos exportations et il faut souhaiter que cette situation dure pour pérenniser cette dynamique qui touche l’ensemble de la zone euro à des degrés divers. Petit bémol, cependant, cette embellie est surtout ressentie dans les services marchands (+0,9%) et dans l’industrie qui augmente ses achats d’équipements (+0,8%).
Sur le front de l’emploi, la situation s’améliore également, même si les résultats du mois d’octobre ont jeté une ombre sur le tableau. Le secteur a connu une deuxième hausse consécutive au troisième trimestre. Pour la première fois, la situation s’est inversée. Auparavant, quand une hausse était constatée durant un trimestre, le suivant repartait en sens inverse. Les entreprises semblent faire le pari de la croissance en jouant la carte de l’emploi.
Pétrole et euro au rabais pour maintenir la croissance
Pour soutenir cette dynamique, il faudra maintenir un euro bas. Celle-ci ne peut se faire sans un accord commun, et surtout l’aval de Bruxelles, pour maintenir une politique de déficit accommodante par ces temps agités pour protéger la zone euro, et éviter de recourir à des politiques d’austérité.
Avec un acquis de croissance à 1,1% pour 2015, la France peut espérer renouer avec un dynamisme économique qui lui permettrait de poursuivre sa progression pour finir aux alentours de 1,6% fin 2016.
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