Les nouvelles habitudes alimentaires et leur impact sur l’économie

Nouvelles habitudes alimentaires

La différence entre les régimes alimentaires d’il y a 30 ans et ceux d’aujourd’hui est tout simplement ahurissante. Les régimes d’autrefois, constitués d’aliments frais et cultivés localement, ont fait place à des mets dégoulinant de sucre, sur-traités et bourrés d’additifs chimiques. Ces nouvelles habitudes alimentaires ont conduit à l’émergence d’une série de problèmes métaboliques, qui à leur tour, sont responsables de pathologies comme l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiaques et même le cancer. Mais, quel est donc l’impact économique des nouvelles habitudes alimentaires ? Dans les lignes qui suivent, nous allons nous intéresser à l’impact économique des nouvelles habitudes alimentaires.

Coup de projecteur sur les nouvelles habitudes alimentaires

Nos ancêtres consommaient essentiellement des produits frais et non transformés. La quantité d’aliments qu’ils consommaient dépendait des efforts physiques qu’ils fournissaient. Ils passaient toute la journée à travailler dans les champs ou à chasser. Les calories qu’ils consommaient la veille étaient brûlées lors des efforts physiques qu’ils fournissaient le lendemain. Leur alimentation comportait un nombre important de fruits, de légumes et d’aliments faiblement calorifiques.

Alors que nos aïeuls mangeaient par nécessité, les hommes d’aujourd’hui privilégient le plaisir. Contre tout bon sens, le goût est devenu le principal critère d’évaluation des aliments. Conséquence : l’homme actuel consomme des quantités astronomiques d’aliments transformés qui sont bourrés de quantités effarantes de sucres, de colorants et autres additifs nocifs. Sauter le petit déjeuner, grignoter et manger des fastfoods à toutes les heures de la journée sont les principales nouvelles habitudes alimentaires. L’homme moderne ingurgite de nombreuses calories, mais en dépense très peu.

Un impact profond sur la santé des populations

Les nouvelles habitudes alimentaires affectent le bien-être mental et physique. Un régime alimentaire inadapté peut nuire au système immunitaire, à la santé osseuse et aux performances sportives, entre autres fonctions. La malbouffe peut avoir un effet dépressif sur la cognition, la capacité à résoudre des problèmes, la mémoire, la vigilance, le sommeil et le traitement de l’information.

L’obésité

Manger régulièrement la nuit, manger beaucoup de fastfood, sauter le petit déjeuner, manger des portions surdimensionnées et boire des boissons sucrées contribuent tous à la prise de poids qui peut éventuellement conduire à l’obésité. L’obésité met les individus à risque de plusieurs problèmes de santé, y compris l’hypercholestérolémie, l’élévation du taux de triglycérides, le diabète de type 2, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, les calculs biliaires, le cancer, la dépression, l’arthrose et les problèmes cutanés.

Le diabète

Au fur et à mesure que le pourcentage de graisse corporelle d’un individu augmente, la capacité du corps à utiliser l’insuline de la bonne façon diminue, ce qui augmente le risque de diabète de type 2. L’insuline, une hormone produite par le pancréas, aide à transporter le glucose vers les cellules. Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, les cellules graisseuses, hépatiques et musculaires ne réagissent pas bien à l’insuline, ce qui entraîne une résistance à l’insuline. Avec la résistance à l’insuline, le glucose ne peut pas entrer dans les cellules et, au contraire, s’accumule dans la circulation sanguine. Si le diabète de type 2 n’est pas bien géré, il peut entraîner des maladies oculaires et rénales.

L’hypertension

La restauration rapide, les aliments transformés et les repas au restaurant sont devenus des aliments de base du régime moderne. Bien que ces aliments soient pratiques, ils contiennent également des éléments nutritifs nocifs, comme le sodium. Lorsqu’une personne consomme trop de sodium, ses reins retiennent l’eau dans un effort pour maintenir l’équilibre du sodium dans le corps. Cela entraîne une augmentation du volume sanguin, qui peut se transformer en hypertension artérielle. L’hypertension artérielle chronique affecte le cœur et peut éventuellement causer des maladies cardiaques.

Les maladies cardiovasculaires

Les mauvaises habitudes alimentaires chroniques exposent ceux qui les adoptent aux maladies cardiaques, principales causes de décès dans le monde. Les graisses saturées, qui se trouvent dans le lait entier, le beurre, la viande rouge, la crème glacée et les aliments transformés, augmentent les niveaux de lipoprotéines de basse densité, ou « mauvais » cholestérol. Les gras trans, qui proviennent d’aliments cuits commercialement et d’aliments transformés, augmentent les taux de LDL et diminuent les taux de lipoprotéines de haute densité, ou « bon » cholestérol. La combinaison de niveaux élevés de LDL et de faibles niveaux de HDL est un facteur de risque majeur de maladie cardiaque.

Une mauvaise nutrition peut nuire à la santé et au bien-être quotidien des individus. Elle est aussi susceptible et réduire leur capacité à mener une vie agréable et active. À court terme, une mauvaise nutrition peut contribuer au stress, à la fatigue et affecter leur capacité de travailler.

Un impact financier énorme

En plus de réduire la capacité de la main-d’œuvre à produire des richesses, les nouvelles habitudes alimentaires ont un coût financier non négligeable pour les individus, les ménages et les États. On estime à 2,8% du PIB mondial le coût associé au traitement des maladies engendrées par les mauvaises habitudes alimentaires.

Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les maladies chroniques (diabète, hypertension..) et mentales accaparent à elles seules 2700 milliards de dollars, soit 68% du budget consacré à la santé. Dans la période 2012-2013, les experts ont estimé à 316 milliards de dollars le coût des maladies cardiovasculaires, dont 189,7 milliards de dollars pour les frais médicaux  et 126,4 milliards de dollars correspondant à la perte de productivité (décès prématurés). Le coût total pour le diabète était de 245 milliards de dollars, dont 176 milliards de dollars en frais médicaux directs et 69 milliards de dollars en baisse de productivité. Les coûts médicaux liés à l’obésité ont été estimés à 147 milliards de dollars en 2008. En 2012, Cawley et al. ont calculé que la différence en terme de dépense de santé entre une personne ayant un poids sain et un obèse était de 2700 $.

Europe

Environ 7% du budget européen de la santé est destiné au traitement des maladies chroniques liées à l’obésité. Le diabète a, à lui seul, représenté 9% des dépenses de santé des ménages en 2015. Le National Health Service au Royaume Uni a estimé à 8,5 milliards d’euros les sommes consacrées au traitement des maladies dues à une mauvaise hygiène alimentaire dans la période 2006-2007. Les obèses et les personnes en surpoids représentent moins de la moitié de la population française, mais elles accaparent 56% des dépenses de santé. En 2012, 20 milliards d’euros, soit 1% du produit intérieur brut du pays a été consacré au traitement des pathologies causées par une surcharge pondérale. Le surcoût en terme de soin de santé est estimé à 1760 € pour les personnes en surpoids et de 2190 € pour les obèses.

Canada

Une étude conduite par l’institut de santé publique du Canada a révélé que le coût annuel de l’obésité a progressé entre 2000 et 2008 de 735 millions de dollars, passant de 3,9 à 4,6 milliards de dollars. Une autre étude a révélé que les hospitalisations, l’achat de médicaments, les visites chez le médecin et les urgences médicales ont coûté en 2006 3,9 milliards de dollars, tandis que les coûts indirects (liés à l’invalidité et à la perte de productivité) s’établissaient à 3,2 milliards. Au Québec, les personnes obèses ont un taux de consultation de 4,1 contre 3,6 pour celles qui ont un poids sain. Les personnes obèses ont une moyenne de 2,3 nuits d’hospitalisation par an contre 1 pour celles qui ont un poids normal. Les chercheurs ont estimé à 1,5 milliard de dollars le surcoût lié à la prise en charge médicale des pathologies dues à un poids excessif.

Pauvres en nutriments, riches en graisses et en sucres, les nouvelles habitudes alimentaires grèvent les budgets des états et appauvrissent les ménages. Elles engendrent des pathologies qui affectent la main d’œuvre en entraînant des arrêts de travail et des morts prématurées. Elles engendrent d’énormes dépenses pour les ménages et les états qui doivent chaque année y consacrer des sommes de plus en plus importantes.

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